Dans Commissaire Maigret, qui êtes-vous ?, Gilles Henry nous raconte la création, par Georges Simenon, du plus populaire des policiers et comment le personnage est devenu un véritable être humain, avec son caractère, ses habitudes et sa méthode de travail.

 
L'état civil de Maigret:

Une fois prénommé Joseph Anthelme, la véritable identité du commissaire est : Jules Amédée François. Lors de sa première intervention, "il avait quarante-cinq ans". Dans le réel, cette phrase étant écrite en 1929, cela ferait naître le héros en 1884.[...]

Tout le monde connaît le commissaire Maigret ; mais, dans l'ombre, évolue Mme Maigret ; dans son rôle d'épouse discrète et effacée, mais toujours présente, elle se satisfait de sa place... C'est grâce à un camarade de l'école de médecine de Nantes que Maigret fait la connaissance de Louise. [...]  Le mariage est célébré en 1912 et, bientôt, Jules et Louise Maigret s'installent dans un immeuble du boulevard Richard-Lenoir, à Paris.

Voici la fiche signalétique du Commissaire Maigret :

MAIGRET Jules, François, Amédée.

Né à Saint-Fiacre par Matignon, à 25 km de Moulins (Allier). Fils unique d'Evariste Maigret, régisseur du château de Saint-Fiacre, un des plus vieux domaines de la Loire, pendant trente ans. Orphelin vers l'âge de dix-neuf ans ; études (inachevées) de médecine à Nantes où il vit chez sa tante.

Adulte : 1,80 m et 110 kg.
Cheveux : drus, châtain sombre, avec quelques fils blancs aux tempes.
Aspect : puissant et fort. Embonpoint à une époque.
Marié à Louise, Alsacienne, élevée à Paris par un oncle et une tante ; grassouillette, bonne cuisinière.
Ménage sans enfant (une fille morte en bas âge).
Adresse : 130, boulevard Richard-Lenoir, Paris- 119, quatrième étage.
Vêtements : à ses débuts, manteau à col de velours, chapeau melon, bottines, complet de serge noire inusable, cravate mal nouée. Par la suite, plus coquet : costume, chemise blanche, bretelles et gilet, épais par-dessus, chapeau.
Habitudes : fume la pipe, pas la cigarette ; se frotte la tête à rebrousse-poil ; ne danse pas, ne joue pas au bridge, ne sait pas conduire, n'aime pas les sucreries.
A ses débuts, tisonne le poêle de son bureau avant de s'y réchauffer, mains dans le dos.
Bafouille quelques mots d'allemand, comprend l'anglais et le breton.
Expression favorite : « Je ne crois rien » ou « Rien du tout ».
Se lave en éclaboussant partout ; a horreur d'écrire sur une table de marbre ; écriture toute petite : ressemble à une série de taches. N'aime pas rester à Paris sans sa femme.
Blessé trois fois dans sa carrière ; parfois considéré comme fantaisiste par ses collègues, à cause de sa méthode de travail.
Retraité, se retire dans sa petite propriété de Meung-sur-Loire.


Henriette est le prénom de la mère de Georges Simenon.

L'écrivain a vu le jour à Liège, le 12 février 1903, dans la rue Léopold, "une rue tout à fait banale" [...] Il est le fils de Désiré Simenon, grand garçon timide d'un mètre quatre-vingt-cinq, à la barbiche en pointe et aux vêtements sévères (gilet, col et cravate), comptable dans une compagnie d'assurances, et d'Henriette Brüll, ancienne vendeuse au magasin Innovation, "blonde, boulotte, frisottée, ayant l'air d'un chanteur de Van Eyck".

D'après Marie-Claire DESMETTE, il s'agirait d'un simple lapsus :

Vérité numéro quatre: je m'appelle Louise.

Je n'aime pas particulièrement mon prénom, mais je ne le déteste pas autant que Jules exècre le sien. Pour lui faire plaisir, Sim a tenté de remplacer Jules par Joseph. C'est pire, a dit l'intéressé. Depuis, Sim s'en tient à Maigret. Dans la vie et les livres.

Dans la vie, il m'appelle toujours poliment « Madame Maigret » et c'est ce nom qu'il a mis dans les livres. Sauf une fois, il m'a donné le prénom de sa mère, « Henriette », dans cette enquête (décidément, il faudra que j'en parle) où j'arrive à la vérité avant mon commissaire de mari. Si j'avais le courage de lire les livres et les revues de psy de Jules, et si j'y comprenais quelque chose, je pourrais sans doute tirer d'intéressantes conclusions de ce lapsus.

Je suis Louise pour ma sœur, je suis Louise pour Jules et Tante Louise pour Colette.

Nous nous appelons parfois Maigret et Madame Maigret. Surtout dans les moments de taquinerie. En voici la raison...

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in  Le  Guichet  du  Savoir®
























Capa da edição alemã do caso Maigret e os Velhos. Não sou eu ali representada, bem entendido. Aquela é a Jaquette, governanta do morto da história, um velho e vivido diplomata, de seu título e nome, conde de Sainte-Hilaire, figurado em primeiro plano.

Tenho honras de aparecer na primeira página, dizendo para o meu marido:
Não pareço ridícula, com um vestido às flores na minha idade ?

Foram as únicas palavras que pronunciei. Era Maio e íamos jantar com os Pardon, que haviam inovado e, em vez de receber os amigos em casa, agora levavam-nos ao restaurante. Por romântica coincidência, jantámos na esplanada em que, cerca de trinta anos antes, tínhamos jantado a sós pela primeira vez. Foi pena o Simenon não ter dito que lugar era, pois a mim, varreu-se-me da memória. Alguém pediu guisado de borrego.

"Os proprietários já não eram os mesmos, mas o guisado de borrego constinuava a constar da lista da ementa e a decoração não fora grandemente alterada, com pequenos candeeiros nas mesas, muitas plantas em vasos e uma variedade de Chavignol, como vinho da casa."

Torno a aparecer na última página, logo a seguir ao meu marido ter bebido duas grandes canecas de cerveja ao balcão da Brasserie Dauphine, após o caso resolvido.
Simenon diz que eu deveria estar à espera que ele telefonasse a dizer que não iria jantar, como acontecia, frequentemente, no decurso de uma investigação. E que fiquei admirada quando, às seis e meia da tarde, escutei os seus passos e abri a porta no exacto momento em que ele alcançava o patamar. Que o achei mais sério do que o costume, e que não ousei questioná-lo quando me apertou nos braços, durante algum tempo, sem nada dizer. Bem... quando falou foi para perguntar o que era o jantar.



Essa coisa feia da misoginia, de que o meu criador, Simenon, era grande portador, estende-se até aos meus petiscos.


Vá lá que ainda vão associando o meu nome de casada ao coq au vin abaixo referido.
Entrem ... entrem ... Chamo-me Louise Léonard e nasci em Colmar, na Alsácia.

Simenon descreve-me como muito paciente, fiel como um cão, tímida, um pouco atada, de fácil rubor, excelente cozinheira. Um dos meus prato mais célebres é le coq au Riesling, também conhecido por  le coq au vin .

Instalem-se bem e sirvam-se à vontade. Se quiserem podem começar pelos espargos. Fresquíssimos, da minha hortinha em Meung-sur-Loire.